Congrès FUB [2023] : Stationnement vélo, vers la bataille des parkings

Sur le ring du stationnement, nous avons d’un côté le vélo et de l’autre la voiture. Mais ces deux modes de transport sont-ils vraiment rivaux ? Entre le stationnement vélo et le stationnement voiture, qui des deux a la priorité ? Est-ce que la voiture est favorisée au détriment du vélo ?

Cette année, le Congrès FUB 2023 nous a apporté des éléments de réponses concrets à ces questions. Parmi tous les ateliers et tables rondes de l’événement, les équipes de La Ruche à Vélos ont eu l’opportunité d’assister à l’atelier “Stationnement vélo, vers la bataille des parkings”. 

On a donc décidé de vous partager les idées clés de l’atelier, pour mieux saisir les enjeux actuels du stationnement vélo.

C’est quoi le Congrès de la FUB ?

Le Congrès de la FUB est un rassemblement d’acteurs de la filière vélo. Organisé par la Fédération des Usagers de la Bicyclette, le Congrès de la FUB a lieu tous les ans.

Ateliers, tables rondes, expositions d’acteurs du vélo… Le Congrès FUB est l’opportunité d’échanger sur le vélo pour développer la pratique cyclable des territoires.

Ce que vous trouverez dans cet article :

1. Le stationnement vélo sécurisé doit encore trouver sa place

C’est un fait ! La pratique du vélo évolue tous les ans. En 2022, elle a augmenté de 8% par rapport à 2021. Malgré cette hausse, la progression est infime si on la compare aux objectifs annoncés par le Plan Vélo.

Bon à savoir !

Si la part modale du vélo était de 3% en 2022, avec le Plan Vélo, le gouvernement souhaite atteindre les 12% de part modale pour le vélo avant 2030.

Quoi qu’il en soit, les usages des cyclistes évoluent d’années en années. Alors que les vols de vélos sont de plus en plus fréquents dans les parcs à vélos sécurisés et que les vélos s’entassent sur l’espace public et dans les logements collectifs, une première question se pose. Où les cyclistes peuvent stationner leur vélo en toute sécurité ?

Pour y répondre, l’atelier du Congrès FUB 2023 met en évidence un point de vue intéressant, selon lequel le stationnement des voitures est encore trop souvent favorisé au détriment du stationnement des vélos. Sans nul doute, cela entraîne un décalage entre l’exigence de la part modale vélo et les moyens mis à disposition des territoires pour atteindre les objectifs des plans gouvernementaux.

D’autant plus que le manque de places de stationnement vélo concerne tous les lieux. Que ce soit les logements collectifs, les lieux de travail, les pôles d’échanges multimodaux (PEM)… Aucun ne fait exception.

2. Faut-il aller vers le tout-vélo ?

Aujourd’hui, le vélo est beaucoup plus qu’un loisir ou un passe-temps ! C’est un véritable mode de transport

Cette vision impose une nouvelle hiérarchie des modes de transports, où la priorité est donnée à ceux qui émettent le moins de nuisances. Ce qui place le vélo en seconde position derrière la marche à pied :

Classement

Mode de transport

1

piétons

2

cyclistes

3

  transports en commun

4

  automobilistes

Avec cette nouvelle hiérarchie, le “tout-voiture” et ses impacts sont remis en cause : pollution, nuisances sonores, élargissement des chaussées au détriment des modes de transports actifs, étalement des parkings voitures, trafic trop important…

L’atelier “Stationnement vélo : la bataille des parkings” replace la notion du “tout-voiture” dans le contexte actuel. Désormais, les collectivités territoriales sont alertées sur les enjeux de mobilité active. Elles plébiscitent des modes de transports plus durables pour l’environnement, qui tendent vers la mobilité active, la mobilité partagée et l’intermodalité.

3. 5 leviers mis en place, pour sécuriser les vélos

La menace des vols de vélos plane au-dessus des cyclistes. Et l’attractivité cyclable des territoires en est impactée. Et pour cause ! La sécurité des vélos est un élément central dans la prise de décision des cyclistes qui souhaitent se déplacer à vélo. Alors que 25% des cyclistes stoppent leur pratique du vélo après se l’être fait voler, il devient urgent de déployer du mobilier de stationnement vélo sécurisé et fiable : parking vélo sécurisé, box vélo sécurisé, abri vélo sécurisé.

Alors quelles actions les territoires et les associations vélos peuvent-elles mettre en place pour favoriser le stationnement vélo ?

1. Transformer les places de voitures pour donner la priorité aux vélos

Remplacer 4 places de stationnement voiture par du stationnement vélo, c’est voir apparaître 20 à 30 places pour les vélos. Parmi les abris vélos disponibles sur le marché du stationnement vélo, Filao est le meilleur box sécurisé, grâce à sa sécurisation individuelle et fermée de 6 places. Installable sur une place de parking voiture sans travaux de voirie, il assure un gain de places non négligeable.

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Filao, box sécurisé de 6 places individuelles

2. Ajuster la tarification des places de parkings voiture

L’installation de places de parking vélo au détriment des voitures est un choix politique de la part des territoires, pour que la pratique du vélo se développe. Les bénéfices financiers sont donc moindres. En augmentant le coût des parkings voitures, les territoires dégagent du budget pour contrer les déficits des exploitations de parkings vélos et financer de futurs aménagements vélos.

3. Ajuster le plan de circulation

Pour assurer la bonne cohabitation des usagers de la route et donner la place au vélo dans les déplacements, il faut commencer par réaliser un état des lieux du plan de circulation existant. Ensuite, les collectivités pourront envisager des axes d’améliorations et divers scénarios pour que la circulation soit fluide. Il s’agit de mailler les pistes cyclables entre elles, de les relier aux zones de stationnement vélo et de séparer les pistes cyclables des voitures.

4. Faire appel aux pouvoirs publics pour sécuriser les infrastructures de stationnement vélo

Les pouvoirs publics ont instauré un décret qui détermine le nombre de places vélos nécessaire par logement. Cet arrêté fixe la volumétrie dédiée aux vélos. Pour en savoir plus sur ce décret, vous pouvez consulter ce guide du stationnement.

4. Mener des ateliers et des formations

Pour sensibiliser les acteurs de la filière vélo (usagers, associations, collectivités…) des ateliers et formations peuvent être menés. Grâce aux échanges, ils permettent de faire émerger des solutions pour développer la part du stationnement vélo sur les territoires.

4. Conclusion : comprendre les usages pour mieux répondre aux besoins

En résumé, l’atelier met d’abord en évidence des incohérences entre les objectifs fixés par les plans gouvernementaux (notamment le Plan Vélo) et les moyens donnés aux collectivités pour mettre en place ces mêmes objectifs.

Ensuite, l’atelier démontre qu’il est nécessaire d’aller plus loin que les objectifs gouvernementaux, en développant des études terrains plus régulières. Car c’est de cette manière que les territoires pourront mieux comprendre les différents usages du stationnement vélo. Par exemple, il peut être très intéressant durant la réflexion du schéma directeur cyclable d’un territoire, de s’intéresser aux usages occasionnels et aux usages réguliers du vélo. Le territoire pourra alors installer des consignes vélos sécurisées adaptées et déployer un service de stationnement vélo qui répond parfaitement aux attentes des usagers.

5. Bonus 1 : 3 questions réponses de la table ronde du Congrès FUB 2023

Voici la liste des interlocuteurs présents lors de la table ronde : 

  • Julien Viste, chargé de concertation, Droit au Vélo Lille (ADAV) 
  • Julien Cavaille, ingénieur d’études – référent stationnement vélos, SARECO Bureau d’études Mobilité et Stationnement, 
  • Nicolas Mercat, Maire du Bourget-du-Lac et Conseiller délégué aux écomobilités de la Communauté d’agglomération du Grand Lac

Est-ce qu’il existe des solutions de stationnement vélos qui permettent d’éviter les risques de vols dans les boxs vélos fermés ?

D’abord, le placement du box vélo doit être impérativement à l’extérieur. Il ne faut surtout pas le placer en souterrain. Ensuite, l’idéal est d’avoir des paroies en claire-voie et d’éclairer le box vélo pour lutter contre les incivilités. Et puis il ne faut surtout pas hésiter à profiter des financements projets vélo comme l’aide Alvéole Plus, qui permet de déployer du stationnement vélo sur les territoires. Et notamment chez les bailleurs sociaux.

Avez-vous des outils pour aider à l’implantation d’arceaux vélos ?

Déjà, la loi LOM impose que chaque passage piétons soit équipé de part et d’autres d’arceaux vélos avant 2026. Autrement, il est nécessaire de réaliser un maillage conséquent avec les associations vélos et les parties prenantes. Les études terrains sont très importantes et souvent concluantes pour bien répondre aux besoins des collectivités et des usagers.

Est-ce que vous avez des solutions référencées pour le stationnement vélo, et notamment pour les vélos cargos ?

Effectivement, il y a un vrai besoin de stationnement et d’équipement plus large et plus adapté aux vélos cargos. Notamment à proximité des écoles. Il est nécessaire d’avoir au moins 1,30 mètre, voire 1,50 mètre entre chaque arceau pour pouvoir accueillir les vélos cargos. Il faut faire évoluer les places de stationnement vélo standard en les déplaçant et en ajoutant une signalétique au sol pour indiquer que les vélos cargos sont acceptés.

6. Bonus 2 : retour vidéo sur le Congrès FUB 2023

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